Après deux ans de fortes hausses de taux, les banques centrales changent enfin de cap. La BCE a déjà abaissé son taux directeur à environ 2 % après un pic proche de 4 %, tandis que la Fed américaine commence seulement à réduire ses taux depuis un sommet bien plus élevé.
Le yen japonais est à la croisée des chemins. Après des années à jouer un double rôle — valeur refuge et monnaie de financement pour les carry trades — il aborde un tournant. La Banque du Japon (BoJ) laisse entrevoir la fin de son ère de taux ultra-bas : le yen retrouvera-t-il son statut de valeur refuge ou restera-t-il la monnaie de financement préférée du monde ?
Pendant des décennies, le Japon a été la terre de l’argent bon marché. Les taux d’intérêt restaient proches de zéro, parfois même en dessous, tandis que d’autres pays offraient des rendements beaucoup plus élevés. Cet écart a créé ce que les traders appellent le « carry trade ». La logique est simple : emprunter des yens à presque aucun coût, les échanger contre des dollars et investir dans des obligations américaines rapportant 4 à 5 %. La différence devient votre profit.
Pendant plus d’une décennie, l’argent a été bon marché — peut-être trop bon marché ?! Désormais, cette ère est révolue. Les taux et les rendements obligataires sont revenus à des niveaux que nous n’avions pas vus depuis avant la crise financière, et cet ajustement bouleverse la donne. Certaines institutions financières prospèrent, d’autres peinent à reprendre leur souffle. Et les investisseurs ? Les répercussions vont bien au-delà des bénéfices bancaires. Il est tentant de penser que des taux plus élevés sont automatiquement “bons pour les banques”. La réalité est plus complexe !
Le pétrole a cette capacité de capter le devant de la scène. Une forte variation des prix du brut peut réinitialiser les anticipations d’inflation presque du jour au lendemain, perturber les banques centrales et rebattre les cartes des gagnants et des perdants en Bourse.