Après deux ans de fortes hausses de taux, les banques centrales changent enfin de cap. La BCE a déjà abaissé son taux directeur à environ 2 % après un pic proche de 4 %, tandis que la Fed américaine commence seulement à réduire ses taux depuis un sommet bien plus élevé.
La deuxième semaine de septembre a été marquée par un équilibre entre des données plus faibles, la prudence des banques centrales et quelques tensions géopolitiques. Aux États-Unis, l’indice CPI d’août a augmenté de +0,4 % en glissement mensuel, portant le taux annuel à 2,9 %, son plus haut niveau depuis janvier. L’inflation sous-jacente (Core CPI) est restée stable à 3,1 %, ce qui a suffi à rassurer les investisseurs sur le fait que les pressions sous-jacentes ne s’emballent pas. Les prix à la production ont légèrement reculé après le pic de juillet, renforçant l’impression que l’inflation se modère, quoique lentement. En parallèle, le marché du travail a montré davantage de signes de faiblesse : le chômage est monté à 4,3 %, tandis que les créations d’emplois sont devenues négatives. Dans l’ensemble, ces données ont renforcé le message de Powell à Jackson Hole selon lequel la Fed est plus proche d’un assouplissement que d’un resserrement.
Le yen japonais est à la croisée des chemins. Après des années à jouer un double rôle — valeur refuge et monnaie de financement pour les carry trades — il aborde un tournant. La Banque du Japon (BoJ) laisse entrevoir la fin de son ère de taux ultra-bas : le yen retrouvera-t-il son statut de valeur refuge ou restera-t-il la monnaie de financement préférée du monde ?
Septembre a commencé avec des investisseurs évaluant des données plus faibles, des banques centrales prudentes et des risques géopolitiques persistants.
Aux États-Unis, le rapport sur l’emploi d’août a donné le ton. Les créations d’emplois ont augmenté de 165 000, en dessous des attentes, tandis que le chômage est monté à 4,3 %, son plus haut niveau depuis 2023. Les salaires ont ralenti à 3,9 % en glissement annuel, signalant un relâchement des pressions inflationnistes mais aussi une demande de travail plus faible. Le secteur manufacturier est resté en contraction à 47,8 selon l’indice ISM, bien que les services se soient maintenus à 52,7. Combinées aux propos accommodants de Powell à Jackson Hole, ces données ont renforcé les paris sur une baisse des taux de la Fed en septembre.
L’inflation en zone euro a légèrement dépassé l’objectif de 2 % de la BCE, atteignant 2,1 %. À première vue, cela semble insignifiant, mais les traders prêtent attention à ces petits mouvements. La raison est qu’un dépassement, même modeste, peut influencer les attentes concernant les taux d’intérêt, et cela affecte rapidement les actions. Les marchés ont réagi en conséquence : le STOXX 600 a chuté d’environ 1,5 %, tandis que le DAX a reculé de plus de 2 % alors que les investisseurs réajustaient leurs portefeuilles. Même un petit mouvement dans les données réelles peut créer un effet d’entraînement sur les marchés.